Traditions

                  Proverbes du Bénin en Yoruba
                                     1
                                   (Yoruba)
               Ko si nkan ti a n fi agba ṣe ju ki a fi
rẹ ọmọde jẹ lọ 

(Français)
Il n’y a rien qu’on puisse faire avec le
droit d’aînesse que de taquiner le plus
jeune que soi. 
(English)
One can do nothing with birth right
than to bully the younger ones.

Explication 
Le plus fort ne doit pas utiliser sa force
pour brimer le plus faible. Être grand
n’est pas une fin en soi.
Explanation
The stronger must not use his strength
to bully the weak. Being big is not an
end in itself

2  
                                               (Yoruba)
                        Iran yoruba kii ṣe agbe jẹun, wọn ma
n fi ọwọ wọn ṣiṣẹ wawo ni

(Français)
Le peuple yoruba ne vit pas de la mendicité,
il vit de son travail/dur labeur.

(English)
The Yoruba people do not live on begging,
they live on their hard work

Explication
Le peuple yorouba est un peuple travailleur
et digne

Explanation
Yoruba people are hardworking and
virtuous people

(Yoruba)
                Odo ti o ba gbe igi ni ubulubu, ko ni fi
ara rere ṣan 

(Français)
Un cours d’eau / fleuve qui transporte
un tronc d’arbre à contre-courant ne
pourra pas bien couler 

(English)
A stream / river carrying a tree trunk
against the current will not flow well

Explication
En cherchant à faire du mal à autrui,
on se fait aussi du mal indirectement.

Explanation
In seeking to do harm to others, you
can hurt yourself indirectly
4
                                             (Yoruba)
                     Ẹni ti a ṣe ni ore tiko dupẹ, bi ọlọṣa ko
ni lẹru lọ ni 

(Français)
Bénéficier d’un bienfait sans exprimer
sa gratitude est comme un vol/ cambriolage

(English)
Benefiting from a good deed done to
you without expressing your gratitude
is like a theft / burglary 

Explication
Il faut toujours être reconnaissant
envers son bienfaiteur.

Explanation
Always be grateful to your benefactor.

5
(Yoruba)
Oju ti o ribi ti ko fọ, o fẹ ri ire ni

(Français)
L’oeil qui a connu le malheur et qui n’a
pas crevé, connaitra certainement le
bonheur. 

(English)
The eye that experienced misfortune,
and has not gone blind, will hopefully
experience happiness. 

Explication
L’endurance à surmonter toutes les
épreuves de la vie, nous fortifie.
Après la pluie, le beau temps.
6
(Yoruba)
Ilẹkẹ pọ lọja ki ṣango to yan mọkele

(Français)
Il existe une large variété de perles
au marché, pourtant Shango (une divinité)
a choisi Monkele (une variété de perles bon
marché). 

(English)
There are a variety of beads in the market,
yet Shango(a divinity) chose Monkele
(a cheaper variety of beads). 

Explication
Le goût est relatif. Bien qu’il y ait beaucoup
de vices dans la société, on peut choisir de
s’en abstenir pour vivre selon les normes, les
moeurs.

Explanation
Taste is relative. Although there are many
vices in the society, one abstains from them
and lives according to norms, mores, and
customs.
7
(Yoruba)
Aṣẹṣẹ bẹrẹ oṣi, bi ọmọ olowo ni a ri

(Français)
Le début de la dépravation
et du dénuement donne l’illusion
du bien vivre. 
(English)
The beginning of depravity
and deprivation gives the illusion
of good life. 

Explication
On peut sombrer dans la dépravation et
le dénuement, faute de modération
dans notre mode de vie.

Explanation
One can sink into depravity and destitution,
fault of moderation in our lifestyle.
8
(Yoruba)
Aṣesilẹ ni abọwa ba

(Français)
Qui sème le vent, récolte la tempête.

(English)
He who sows the wind shall reap the
whirlwind.

Explication
Tout acte, soit positif ou négatif
a toujours des conséquences
selon le cas d’espèce.

Explanation
Any act, whether positive or negative
always has consequences depending
on the case.
9
(Yoruba)
Bi ọmọde ko ba itan, a ba arọba, arọba
baba itan 

(Français)
Si l’enfant n’est pas témoin
d’un événement, on le lui contera et il
attachera d’avantage d’importance
à cette histoire que ceux qui l’ont vécu
l’histoire eux-mêmes. 
(English)
If a child does not witness an event, he
will be told the story and this story
will be more important to him than
those who have witnessed it. 

Explication
L’histoire parlera d’elle- même, même
des générations plus tard.

Explanation
A story will speak for itself, even generations
later

10
(Yoruba)
Ti igi ba wo lu igi, ti oke rẹ ni a kọkọ
gbe 

(Français)
Lorsque des arbres tombent les uns sur
les autres, on commence toujours à les
dégager par celui qui est au-dessus.

(English)
If trees fall over on top of each other, to
clear them, one always starts with the
ones above.

Explication
En toute chose, il faut de la logique.

Explanation
In all things, there has to be logic.

11
(Yoruba)
Kani fila ko dabi ka mọọde, ka mọọde
ko dabi ko yẹ ni 

(Français)
Avoir un chapeau ne signifie pas savoir le porter
et savoir le porter ne veut pas forcément dire que
cela nous convient. 

(English)
Having a hat does not mean knowing how to
wear it, and knowing how to wear it does not
necessarily mean that it suits us. 

Explication
Le suivisme n’est pas une bonne chose,
il faudrait agir selon un bon motif fondé et
faire la part des choses en tenant compte de son
éducation, de ses valeurs et de sa position
sociale.

Explanation
Imitation is not a good behavior; one should act
based on sound motives, distinguishing
between things on the ground of one's
education, values and social position.

12
(Yoruba)
Asunkun rojọ, ile lo n tu

(Français)
Qui pleure en se plaignant, cause la discorde
dans une famille. 

(English)
He who cries while complaining, causes
discord in a family. 

Explication
Se baser sur les émotions pour juger de faits,
on court le risque de manquer d’objectivité ;
ce faisant on crée la discorde et favorise
l’inimitié entre les hommes.

Explanation
Basing oneself on emotions to judge facts,
one might not be objective and thereby create
discord, enmity between men.

13
(Yoruba)
Ẹni to fẹ jẹ oyin inu apata ko gbọdọ
wo ẹnu aake 

(Français)
Celui qui extrait le miel d’une pierre, ne
doit pas se plaindre de l’état de sa
hache. 

(English)
Whoever extracts honey from a stone,
should not complain about the state of
his axe. 

Explication
Qui cherche trouve. On ne fait pas des
omelettes sans casser des oeufs.

Explanation
Seek and you shall find. One cannot
fry eggs without breaking them.

14
(Yoruba)
Ibukun oluwa ni n la ni laifi laalaa
kun-un 

(Français)
C’est la grâce, la bénédiction de Dieu
qui sauve : sans efforts, sans peine et
sans difficultés. 
(English)
It is the grace, the blessing of God that
saves without much effort, pain and
difficulty. 

Explication
Si l’éternel ne bâtit la maison
les bâtisseurs travaillent en vain

Explanation
Without the benediction of God all our
efforts are in vain.

15
(Yoruba)
Ohun ti a fi oni ṣe, itan ni i da bo dọla

(Français)
Tout ce qu’on fait aujourd’hui reste
gravé dans l’histoire. 
(English)
All that we do today remains etched in
history. 

Explication
Toute décision et action amène à des
conséquences inéluctables.

Explanation
Every decision and action has consequences
which remain.

16
(Yoruba)
Ka sọrọ ka baa bẹẹ, oun niyi ọmọluabi

(Français)
La valeur de l’homme est d’être
véridique. 

(English)
Truthfulness is man's value.

Explication
L’honnêteté, la transparence
et l’intégrité amènent à la crédibilité
d’une personne.

Explanation
Honesty, transparency and integrity
lead to the credibility of a person.
17
(Yoruba)
Ohun ti aja ri ti o fi ngbo, ko to eyi ti
aguntan fi n ṣe iran wo 

(Français)
Ce que le chien voit lorsqu’il aboie ne
perturbe pas le mouton, qui reste calme.

(English)
What the dog sees when he barks does
not disturb the sheep, which remains
calm. 

Explication
La patience et la tolérance ne sont pas
des faiblesses.

Explanation
Patience and tolerance are not
weaknesses.

18
(Yoruba)
Iti ọgẹdẹ kii ṣe ohun ti a n yọ ada si

(Français)
Le régime de bananes ne nécessite pas
forcément un coupe-coupe pour être
coupé. 

(English)
A bunch of bananas does not
necessarily require a machete to be cut.

Explication
L’apparence trompe. Il faut la mesure
pour recourir à une solution appropriée.

Explanation
Appearances can be deceiving. One
needs to have the right measures for a
suitable solution.

19
(Yoruba)
Ibi ko ju ibi lọ, bi a ṣe bi ẹru ni a bi
ọmọ 
 (Français)
Chaque maternité est semblable à
l’autre, aucune n’est plus importante,
un esclave naît comme on accouche son
enfant.
(English)
No motherhood is greater than another,
as one gives birth to one’s child, so was
a slave born. 
Explication
Nous sommes tous fondamentalement
égaux, quel que soit notre statut social.
L’humilité et l’équité sont des vertus.
Explanation
We are all equal in our basic needs
regardless of social status. Humility
and fairness are virtues.
20
(Yoruba)
A ba erin labata ko mọ iyi ẹran, a ba
ẹfọn labata ko mọ iyi ọbẹ 
(Français)
Celui qui ne connait l’éléphant que dans la
sauce ne connait pas sa valeur, celui qui ne
connait le buffle que dans la sauce ne goûte
même pas la valeur de la sauce.

(English)
He who does know the elephant only in
the sauce does not know its value, he who
only knows the buffalo in the sauce,
doesn’t even taste the value of the sauce.

Explication
A vaincre sans péril, on triomphe sans
gloire.

Explanation
To win without risk is to triumph without
glory.





PRÉSERVONS LES CICATRICES AU VISAGE DU PEUPLE YORUBA
Les marques sur le visage sont des manières de différencier les gens de leurs tribus et peuples. Cette marque est du peuple yoruba de la ville d'oyo, au Nigeria




                                             FESTIVAL EGUNGUN AU BENIN

   
        Les revenants appelés Egoun-goun par les yoruba et Kouvitos par les gouns, représentent le symbole de l'esprit du mort qu'on suppose revenu pour se manifester aux vivants. Ils sont une institution remémorant les souvenirs de nos morts car les yorubas croient que les âmes de leurs défunts sont encore avec eux.

     





          Ils ne s'expriment qu'en yoruba et sont capables des tours de prestidigitation les plus extraordinaires.
  Leur apparition à Porto-Novo date probablement du temps où les yoruba firent apparaître, au cours de certaines cérémonies funéraires, des revenants habillés à
 la façon du défunt, tenant le même langage que le défunt,rapportant les faits ou messages du défunt. Pour les personnifier et pour jouir de leurs protections, les adeptes de cette tradition font habiller leurs Egoun-goun de tissus variés et richement garnis.









                         



                                              #Les masques Gelede ? 

    Chez les Yoruba, les masques Gelede sont bâtis sur un même principe : un visage (du type masque-heaume) et une scène qui se développe sur le haut du masque.
Ceux-ci sont utilisés dans le cadre de mascarades dédiées aux femmes dans leur dimension maternelle.
La société féminine Gelede puise ses origines au sein de l’ethnie Yoruba. Forts de 16 millions d’habitants, majoritaires au sud-ouest du Nigeria, les Yoruba sont également présents chez les Nago et les Fon au sud du Bénin, ainsi qu’à l’est du Togo.


    Le culte Gelede naît dans la deuxième partie du 18e siècle, selon toute vraisemblance à Kétu (aujourd’hui à l’est du Bénin), prestigieux royaume Yoruba, réputé pour la dextérité de ses sculpteurs.
L’origine mythique du Gelede reflète le passage d’une société matriarcale à un système patriarcal. Ayant dérobé le pouvoir aux femmes, les hommes décidèrent de consacrer un culte à la toute puissance de la mère ancestrale Iya Nla, la « Grande Mère » qui, dans la culture Yoruba, assure l’ordre du monde tout en menaçant sa stabilité. Pour apaiser la colère des femmes âgées dénommées awoniya wa (« nos Mères »), les communautés rurales des Yoruba-Nago et des Fon organisent des mascarades rituelles après les moissons, mais aussi lors de sécheresses ou d’épidémies. La société est dirigée au plus haut niveau par une femme, Iyalashé, la grande prêtresse présente dans chaque couvent Gelede.


   Les cérémonies religieuses Gelede, dansées et chantées aux rythmes des percussions, mettent en scène des danseurs masculins, parés d’attributs et de vêtements féminins. Véritables oeuvres d’art aux multiples symboles, les masques cimiers (portés sur le haut du crâne), polychromes et en bois sculptés, affichent les traits caractéristiques de l’esthétique Yoruba, tels les yeux en amande, les scarifications…


  Au fil des décennies, le rituel s’est adapté. Les masques se sont sophistiqués, prenant la forme de superstructures souvent articulées. Au milieu du 20e siècle, les cérémonies de jour sont apparues, mêlant messages sociaux ou satiriques. Les mascarades diurnes, en marge de la magie rituelle de la nuit, se présentent comme une « magie médiatique » très populaire au Bénin dans les zones rurales Nago et Fon.Le patrimoine oral Gelede, toujours bien vivant dans les régions de Kétu, Cové ou encore Savé, à l’est du Bénin, a été proclamé chef-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO en mai 2001.


     Le masque au Bénin transforme l’individu qui le porte et lui permet de concrétiser le surnaturel dans la vie des hommes. Le porteur laisse la place devant le double qu’il anime, grâce à sa sensibilité, son intuition et ses émotions. C’est en cela qu’il peut être assimilé à un acteur de théâtre. De plus, les costumes, les masques, les chants et la danse participent à cette théâtralité.
Tous les masques se trouvant dans les musées sont désacralisés.
Aujourd’hui, des partis politiques se servent du guèlèdè pour faire de la propagande pour leur dirigeant lors des élections présidentielles.
   Au Bénin, on ne peut parler de masque sans penser à l’animisme, car l’art et la religion sont étroitement liés. Chaque société de masques a des règles très strictes que nul ne peut enfreindre sous peine de mourir. Les sociétés de masques ont chacune un langage, un code, des signes et une loi dont les initiés gardent le secret.

LES PRINCIPAUX GROUPES ETHNIQUES DU BENIN

-Les Fon issus du peuple Adja. Ils habitent le Centre et le Sud du pays ;
-Les Yorouba et les Nagos originaires du Nigéria et établis au Sud-Est et au Centre ;
-Les Goun établis au Sud-Est dans la région de Porto-Novo, mélange d’Adja et de Nago ;
-Les Holli, entre l’Ouémé et le Nigeria ;
-Les Adja et les Mina, dans le Sud -ouest
-Les Aïzo, dans la régions d’Allada ;
-Les Mahi dans la région de Savalou ;
-Les Bariba dans le Nord, à nikki , kandi, kouandé, Parakou ;
-Les Pila Pila et les Taneka dans la région de Djougou ;
-Les Somba, les Dindi et les Peulh dans le Nord également.
L’histoire du Bénin est la somme des histoires de chacun de ses groupes ethniques constitués en clans, tribus ou royaumes.

Le Vaudou : Zoom sur cette religion

Les origines

   Le vaudou (vodou ou vodoun) est une religion originaire de l’ancien royaume du Dahomey (Afrique de l’Ouest). Il compte environ 50 millions de pratiquants dans le monde appelés les vadounsi.
Le vaudou est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux Yoruba et des divinités Fon et Ewe lors de la création puis l’expansion du royaume Dahomey aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le vaudou correspond donc à l’ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les pratiquants tentent d’entrer en contact et de recevoir leur bienveillance.


Quelques divinités

Voici quelques divinités du panthéon vaudou :
Mawu = dieu suprême qui règne sur les autres dieux. N’ayant pas de formes prédéfinit il n’est représenté ni
en peinture ni associé à des objets.

Les autres divinités sont appelés des Lwas, ce sont des esprits ou divinités inférieures.
Erzulie = déesse de l’amour
Hogou = dieu de la guerre et du feu
Damballah = esprit de la connaissance
Bacalou = mauvais esprit représenté par un squelette
Papa Legba = esprit qui ouvre les portes, protège et indique la direction à prendre

Les rituels

Il existe plusieurs rituels vaudou :
la transe : il s’agit de spasmes incontrôlables afin que les pratiquants puissent entrer en contact avec les dieux ou les défunts.
les poupées vaudou : elles représentent l’esprit d’une personne employées pour lui jeter un sort. Ce sort ne touche pas uniquement la vengeance et l’attaque mais aussi l’amour, la santé, la protection…




Le vaudou au Bénin

  Le Bénin représente le berceau du vaudou, en effet cette religion, est extrêmement répandue dans la zone d’Abomey et de porto-novo. Ainsi chaque année les pratiquants participent à la fête nationale du Vaudou à Ouidah tout les 10 janvier de chaque année . 


  UN CHEMINEMENT INITIATIQUE: LE FA 

        L'oracle FA ou IFA originaire d'Afrique de l'Ouest Yoruba a atteint le Bénin vers le 17ième siècle par l'intermédiaire du Nigéria. La ville d'Ifè au Nigéria reste pour tous les adeptes de cette voie évolutive le sanctuaire incontesté du FA. Au Togo, il est appelé Afa et au Nigéria Ifa. Le système de divination IFA a été ajouté en 2005 par l'UNESCO sur sa liste des "chefs-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité".
       Le FA est à la fois science et divination, présidant au destin de l'homme. Il est un livre ouvert sur le passé, le présent et l'avenir, enseignant à l'homme ses liens profonds avec la nature, tout en lui dispensant grâce aux contes allégoriques liés à chaque arcane, une grande et très profonde sagesse existentielle. Le FA conduit le postulant des ténèbres à la lumière et fait de l'initié un homme régénéré, plus sûr de lui car ayant touché aux arcanes de son être profond. Le FA permet de retrouver la paix profonde et l'équilibre intérieur.
        Le Fa est certes une géomancie, une technique divinatoire, mais c'est là un aspect mineur des choses. Le FA est avant tout une voie de connaissance. La société secrète initiatique du FA entre dans la catégorie des sociétés authentiques et traditionnelles. Par le FA et à travers le FA, s'ouvrent à l'homme de nouvelles perspectives. Il peut sinon changer son destin ou du moins le modifier dans le sens du mieux, afin de mieux se connaître et de mieux s'assumer. L'initiation au FA conduit le candidat à mourir symboliquement et à renaître en initié.


Une initiation au FA conférée dans le bois sacré FA-ZU:

Interrogé sur l'âge requis pour être admis au FA-ZU, un devin Babalawo ou Bokono d'Abomey au Bénin répond en ces termes :

" il faut, pour se rendre dans la forêt sacrée, n'être ni trop jeune, ni trop vieux. A quoi bon aller au FA-ZU se faire révéler le secret de la vie si l'on est déjà près de la mort ? Ceux qui ont atteint ou dépassé la puberté, et peuvent tenir dans leur main les 18 noix de FA sans les laisser échapper ".

Lorsque le postulant a réuni les objets prescrits: (animaux, volailles, couteau, houe, tissu, boisson,...etc), il se rend chez le Bokono où il les dépose. Des prières sont dites pour tous ceux qui doivent participer à la cérémonie. On donne ensuite au néophyte de l'eau à boire. Le départ pour le bois sacré a lieu le soir même. Il faut préciser que lorsque la déforestation oblige le Bokono à organiser la cérémonie dans sa propre maison, le couteau demandé au candidat permet de stimuler la pénétration dans une forêt dense, où l'on doit se frayer un chemin au coupe-coupe.

En cours de route, le candidat n'a pour tout vêtement qu'un pagne usagé, noué autour des reins. Il reçoit d'un assistant du Bokonon un certain nombre de bourrades. A l'un des bouts de son pagne est nouée une modique somme d'argent censée représenter toute sa fortune. Le candidat insiste ainsi sur sa pauvreté au moment où il n'est pas encore éclairé par le FA. A l'approche de la forêt, on l'interpelle:

-où vas-tu ?

- je vais connaître ma vie, je veux voir mon signe de FA

" On n'entre pas ici dans la forêt de FA. Donne de l'argent avant d'entrer " poursuit celui qui l'a interpellé.

Le candidat donne quelques sous et poursuit son chemin.

Un deuxième assistant du Bokonon l'arrête quelques minutes plus-tard dans les mêmes conditions que le premier.

En fin de trajet, un troisième assistant lui pose les questions suivantes:

- as tu fait tout ce que tu devais faire avant de venir ici ?

- as tu été au marché pour offrir de bonnes choses à ton Bokono ?

- as tu labouré ton champ ?

- as tu fabriqué ou porté son hamac ?

- lui as tu donné un mouton à cornes ?

- lui as tu offert une mouche à cornes ?

- lui as tu offert un cheval à cornes...etc

Le candidat répond par l'affirmative à toutes les questions dont les dernières évoquent l'effort surnaturel qu'il doit accomplir pour transformer sa vie. Les interpellations sur le chemin du bois sacré symbolisent les difficultés de l'existence et la nécessité d'acquérir et de dépenser des richesses avant de s'élever socialement.

Le candidat entre dans l'enceinte sacrée, un panier sur la tête contenant les volailles demandées par le devin. une fois le panier retiré, on lui bande les yeux. Des sacrifices sont effectués et on allume un feu dont la fumée, s'élevant vers le ciel, est censée porter les paroles, les pensées, les voeux de humains vers Mawu (Dieu), car la révélation des choses cachées relève de lui seul.

Quelques instants plus-tard, le bandeau lui est enlevé. Il découvre un petit tableau sur lequel figurent les indices des seize signes majeurs du FA. Le Bokono les énumère dans l'ordre.

Puis il continue en ces termes:

voir ce tableau, c'est voir le FA en pleine lumière. Seuls les initiés peuvent le contempler et accéder à la connaissance des mystères qu'il renferme.

il est demandé au candidat d'élever un petit monticule de terre et de s'y installer. Le bokono dépose dans la concavité du fer houe les noix de FA (noix de palme), qu'il a apportées et les verse entre les mains du candidat. La houe est l'instrument qui sert à creuser les tombes et qui ouvre aux morts le domaine de l'au-delà. L'initiateur par son geste, reconcilie le candidat avec la houe, c'est à dire avec la mort et l'inconnaissable. Les noix de FA représentant la vie, la mort, par l'intermédiaire de l'initiateur et par la grâce de FA, se transforme en vie. La houe, instrument de travail, est aussi un symbole de richesse.

Au milieu des chants de l'assistance, le candidat sur l'invitation de l'initiateur porte les noix à son front et à son coeur, les élève vers son maître et vers les quatre points cardinaux, puis les repose sur le fer de houe. Ces gestes seront répétés trois fois. Lorsque les noix sont versées pour la troisième fois dans les mains du candidat, on lui apprend comment les manipuler pour obtenir, découvrir son signe de FA.

Quand le signe de FA est trouvé, les sacrifices exigés sur place sont immédiatement effectués et l'assistance quitte la forêt ou FA-ZU.

Le lendemain, l'initié, le corps marqué de tâches blanches, noires et rouges, se rend en brousse avec son maître, un assistant et le tableau où les signes majeurs de FA sont inscrits. Un trou est creusé. Le tableau y est déposé et l'initié s'y installe. L'assistant lui rase la tête, lui coupe les ongles, lui lave le corps à l'éponge et au savon, puis lance dans le trou le pagne usagé qu'avait porté l'initié. Le trou est fermé.

Habillé de blanc, l'initié revient à la maison de son maître où il se passe le haut de la tête à la craie blanche et fixe sur son front une parure faite avec du fil de couleurs blanches et noires et des plumes de perroquets.

Trois jours plus-tard a lieu la recherche du signe de FA complémentaire (Agbassa). Il correspond en astrologie au signe ascendant. Les cérémonies se terminent par l'interprétation des deux signes trouvés. L'initiation au FA qui vient d'être décrite n'est que la première étape d'un long parcours. L'initié pourra accéder par la suite à des degrés plus élevés s'il en est jugé digne, et s'il dispose de moyens financiers nécessaires.





Le fondateur de Porto-Novo est Tè-Agbalin et les premiers occupants
en étaient les GOUNNOU et les ADJA.
L’ancêtre mythique commun des Yorouba dont la dynastie royale d’Oyó
est ORILE.
ORILE est une entité bien définie par un ensemble d’attributs (ORIKI)
qui permettent de déterminer l’origine des individus,
membres du même clan primaire.
Toute communauté Yorouba peut-être repérée dans le temps et l’espace
par l’Oriki.
L’Oriki se récite sous forme de « litanies », invocations ou salutations
rapportant les faits et les gestes de l’ancêtre mythique du clan primaire.
ONIKOYI, d’origine IKOYI, est un guerrier.
Il est le responsable de l’armée et dirige les expéditions guerrières
contre les ennemis du royaume. Il recrute les guerriers parmi les
meilleurs chasseurs du royaume.
Les cicatrices raciales appliquées sur les joues dès la naissance
d’un enfant permettent de déterminer l’origine clanique des individus
dans la communauté Yorouba.

Vers la fin du XVème siècle, le prince ANATA, fils de OBAGANDJOU,
ômô ONIKOYI, assisté de ses deux frères AKAKPO et OGBON,
dirigea une migration des Yorouba d’Oyó jusqu’au bord d’un fleuve
(actuelle lagune de Porto-Novo).
Epuisés mais satisfaits, ils déclarèrent :
« Adja Achègoun ôta, ibi di ilé »
« Nous nous sommes battus, nous avons vaincu l’ennemi,
cet endroit devient notre demeure. »
Entendre par ennemi les difficultés et les obstacles rencontrés
en cours de route.
C’est de cette déclaration que vient le nom de « Adjaché-Ilé »
c'est-à-dire terre, patrie des victorieux, de ceux qui luttent.
Ainsi se créa le royaume Yorouba du prince ANATA,
fils de OBAGANDJOU, ômô (originaire) de IKOYI.

Durant ce long périple, l’épouse de ANATA, une princesse Yorouba
était en grossesse. Son accouchement se passa au bord
de la lagune de Porto-Novo.
La prêtresse d’Oyó fit des couches mystérieuses et donna le jour
à neuf enfants (quatre garçons et cinq filles) à la fois.
Un tel évènement est marqué par des sacrifices rituels, la mère
d’une telle progéniture est vénérée.
La femme de ANATA surnommée ABESSAN, c'est-à-dire
celle qui a mis au monde à la fois neuf enfants fut élevée
au rang de divinité, elle pris le titre de ABESSAN.
Les Yorouba d’autres contrées ayant appris la nouvelle
des vertus bienfaisantes de ABESSAN venaient rendre
visite aux heureux parents.
Parmi les grands visiteurs Agbarin, Aké (ancêtre des Makpo-Modji),
Afandja, Bôrô et Ôlalèmi.
Tous venus d’Oyó ses ont établis définitivement
dans le pays de ABESSAN.
Le prince ANATA nomma des BALE parmi ses anciens compagnons
envoyés à Adjaché-Ilé et donnèrent le nom de ADJACHE-ILE
au nouveau royaume.
Beaucoup plus tard, un prince de la dynastie royale ONIKOYI
de Adjaché-Ilé est parti s’établir à Adjohoun.
Il a donné naissance à la branche des ômô ONIKOYI (Matè-Magbo)
qui possède de nos jours d’importantes ramifications dans
la ville de Porto-Novo.
Premiers rois des ONIKOYI ABESSAN, d’après les informations
Recueillies auprès des membres de la dynastie royale
OBA ONIKOYI ABESSAN :
ONIKOYI OBAGANDJOU ANATA ABESSAN 1er régna de 1485 à 1560.
ONIKOYI Tayèwo ABESSAN II de 1560 à 1585.
ONIKOYI ADJAGOUNAN de 1585 à 1625.
ONIKOYI ABESSAN Alatè de 1625 à 1688.
Avec ces quatre rois, une longue période de paix et
d’organisation fut mis en place.
La population venait faire des offrandes à la divinité dans
le temple d’ABESSAN, qui servait aussi de sanctuaire
d’intronisation des rois Yorouba et des chefs traditionnels.

Concernant l’origine des Yorouba, établis à Òkòrò, il
convient de souligner les faits ci-après :
Aborimèssan, monstre à neuf têtes, est une pure invention.
Ce terme n’existe pas chez les Yorouba.
En réalité, ce n’était pas un monstre que les soi-disant
« trois chasseurs » avaient rencontré à Òkòrò,
mais de véritables guerriers venus d’Oyò,
originaire de Ikoyi-Ilé, sous la direction du prince
ANATA OBAGANDJOU ONIKOYI.
Le prince et la princesse OBAGANDJOU ONIKOYI ont
portés le nom de ABESSAN.
Chez les Yorouba, une femme qui met au monde à la fois
deux enfants est Iyabédji, trois enfants Iyabèta.  


LES DIVINITES YORUBA



En raison de leur population importante en Afrique occidentale et leur grande dispersion par l'esclavage dans les Amériques, les Yoruba sont probablement la culture ethnique d’Afrique de l'Ouest la plus connue dans le monde. En Afrique, le Nigeria et la République du Bénin ont la plus grande concentration de l’ethnie Yoruba. Dans les Amériques, les influences culturelles Yoruba sont les plus marquées au Brésil, Cuba, Haïti, Jamaïque, Trinidad, Tobago et, en particulier dans les religions des masses, y compris Vaudou, Santeria, Camdomblé et Macumba, etc. En 1989, on a estimé que plus de soixante-dix millions de peuples africains et du Nouveau Monde pratiquaient une forme ou une autre de la religion yoruba.



Quelques Orishas

Olorun
Aussi appelé Olodumare, Olofin-Orun, Ogus, Oba-Ajiki
Il est le père du ciel et créateur de l’univers, parfois androgyne ou femelle. Dieu de la paix et de l’harmonie il contrôle tous ce qui est blanc. (nuages, les os..) Olorun signifierait « propriétaire de l’utérus arc-en-ciel », ce sui devrait être compris symboliquement comme le dépositaire de la somme des couleurs possibles, le blanc, qui sous l’action du prisme donne l’infinie multitude des couleurs. Olorun est le père d’Obatala lui-même père des Orishas, et de Odudua (Oduduwa) que nous avons déjà rencontré et qui serait l’ancêtre des rois yoruba.

Aganju
Aganju est le dieu des volcans et des déserts (Saint Christophe).Il serait le troisième Orisha apparu sur la terre il est associé avec Shango dont il serait ou le père ou le frère. Il est en relation avec l’épaule. Les autres attributions relèvent d’avantage du culte Lucumi en particulier la présence de l’Orisha dans le processus de germination, la production de richesse.

Babalu Aye
Connu sous le nom de Omulu, Shonponno, Obaluaye, Saktapa, il est le dieu de la maladie Il est le fils de Yemaja et Orungan. Il est aussi le dieu de la guérison et l’eau fraiche l’apaise. Dans la santéria il est syncrétisé par Saint-Lazare. Dans la mythologie du Dahomey il est le dieu de la variole. Aujourd’hui il est invoqué pour guérir le Sida. Ses couleurs sont le Bleu, le brun, le blanc, et ses offrandes sont faites de riz, de blé, de maïs, d’ognon d’ail, du poisson fumé

Yemaja
Yemaja, Ymoja, lemanja nan Borocom, lemanja Bomi, lemanja Boci en Afrique, Yemanja, lemanja ou Janaina au Brésil, la Sirène à Haïti, Yemalla, ou Yemana aux dans le voodoo de la Nouvelle Orléans, cette déesse est la mère des déesses, patronne des femmes enceintes. Son nom signifierait en yoruba « mère dont les enfants sont comme des poissions ». Elle est représentée comme une vieille femme habillée de noir et mauve liée à la boue, les marécages et la terre.

Eshu
Aussi appelé Elegua ou Elegba il est un des plus important Orisha. Il est le protecteur des voyageurs, dieu des routes et particulièrement des carrefours. Il est le maître du hasard apportant fortune ou infortune. Il personnifie la mort en temps que passeur d’âme. Toute cérémonie doit commencer par une offrande à Eshu au risque de la rendre improductive. Eshu est un maître sévère mais juste.

Shango
Sango Xango Shango Chango Jakuta.Un des Orishas les plus populaire. Dieu du tonnerre et de l’éclair il aurait été le troisième ou quatrième roi du royaume d’Oyo déifié à sa mort.

Ogun
Dans la mythologie yoruba Ogun était à l’origine un chasseur appelé Tobe Ode. Il aurait été le premier Orisha à descendre dans le royaume terrestre pour y trouver une habitation convenable pour abriter la vie humaine. Pour cette action il fut appelé Oriki « premier des Orishas à être venu sur terre » Il a été l’objet des premiers cultes yoruba dans une lieu nommé Ekiti, et aurait été enseveli dans un endroit nommé Ire-Ekiti (mais sans mourir). Il peut être agressif, peut aussi diriger la tête des femmes et des hommes efféminé dont il est amateur. Il est aussi lié au sang et est consulté lors de maladie du sang. Il apparaît sous de nombreux noms Ogun Alara, Ogun Elemona …

Ochosi
Oxossi, ochossi Oshossi Osawsi.Dieu de la forêt, il est chasseur et chaman. Il est aussi le dieu de ceux qui travaillent avec les animaux.

Obatala
Oxala, Orixala, Orisainla.Dieu créateur il fit le corps humain auquel son père Olorun insuffla la vie. Olorun créa l’univers, Obatala le monde et Oduduwa l’humanité. Il est le propriétaire de toutes les têtes. Il a créé les handicapés et en est devenu le patron. Les personnes nées avec une déficience sont appelées « eni orisa » littéralement, peuple d’Obatala. Il est le dieu du nord et est habillé en blanc.

Oya
Oia, Lansa est la déesse du Niger. Elle est la déesse du l’éclair, la fertilité la magie, des ouragans des tornades et garde le monde souterrain. Son nom complet est Oya-Yansan

D’autres Orishas

Nana Buluku-Nana déesse de la création, mère du vieux ciel et de l’esprit des marécages elle est associée à la lune.
Olokun-Gardien des profondeurs océanes, des abîmes il est le patron de la diaspora africaine
Ochumare- Serpent arc-en-ciel,dieu du mouvement et de l’activité, gardien des enfants et du cordon ombilical
Oshun- Déesse des rivières, de l’amour, de la beauté de la fertilité, amoureuse de Shango et bien aimée d’Ogun.
Ibeji- Orisha des jumeaux sacrés
Ozain- Orisha de la foret il possède le saint liquide fait de diverses herbes. Il est le gardien des herbes et des médecines naturelles.
Erinle- Orisha de la médecine, de la guérison et de la moisson.


Xêvioso ou chango: c’est une divinité du ciel qui se manifeste par la foudre. Symbolisé par une double hache, il est le dieu justicier qui châtie les voleurs, les menteurs, les malfaiteurs.

Sakpata ou chakpana: est le Dieu de la terre, il est très craint et les gens n’osent pas prononcer son nom. C’est la divinité qui propage la variole.

Dan : c’est le serpent. Il se manifeste à travers l’arc-en-ciel. Il peut aussi se présenter sous forme d’un homme et combler de richesses ceux qui l’accueillent bien.

Gou : c’est la divinité des forgerons, des chasseurs ou de tous ceux qui manipulent le fer ou les armes en fer. C’est un dieu représenté par un amas de ferrailles. Il protège mais il peut punir également par des accidents sanglants.

Lègba ou Elegbara ou Eshu : c’est le Dieu de la croisée des chemins, le vodou du désordre de la méchanceté, de l’intelligence et de la ruse. Il remplit des fonctions et des rôles bien souvent contradictoires qui ne sont pas sans rappeler Hermès.





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